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Voici une série d'expressions que l'on entendait à Mers-el-Kébir (et en Oranie). Ces mots sont souvent des déformations de l'espagnol, de l'italien ou bien de l'arabe.

Vous trouverez une grande partie de la signification de ces expressions dans les deux volumes de "Le Parler des pieds-noirs d'Oran et d'Oranie d'Amédée Moréno aux Editions Les Vents-Contraires.

 

 

Lexikébir

Lexique de Kébir

 

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A

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agua limon
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de l'espagnol (eau de citron). boisson à base de citron, de sucre et de glace pilée. Elle était proposée dans certains commerces ou par des vendeurs ambulants. Elle était servie dans des verres et se buvait avec une paille.

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ajbed Miloud !

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anda !
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du verbe espagnol  andar (marcher), sa signification peut varier selon le contexte et le ton employé : "vas-y" "c'est pas vrai ?" , "va donc" ou encore "va te faire voir !"

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angoustia
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de l'esp. : angoisse, chagrin, inquiétude, peine

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aouela
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de l'esp. abuela (grand mère)

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arréa !

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asco

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aspéra

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atso !

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ayouah !

 

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B
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ba : un baiser, un bisou

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bacalao

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bacora

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bafagna : coup de vent

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bagali

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barka

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barranco

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barriga

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bassoura

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bastardo

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baya ! :  bof !

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bellek : attention !

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bésoucôn : qui fait beaucoup de bisous

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bézougue : poisson

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bilotcha : Cerf-volant (du Castillan Milocha)

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binagate : bille

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biscayen : bille

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bisco

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bitcho-malo

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bizlouche

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bofeta

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bonico

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boréguet (à) : sur le dos

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borratcho

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boufa

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bourro

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brisca

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bromech
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On le trouve aussi sous le nom de "broumitch", "broumech" ou encore "bromèdje".
C'est un terme utilisé par les pêcheurs méditérranéens, il désigne l'appât que l'on jette à la mer pour faire venir le poisson.
Par extension, c'est aussi "passer de la pommade" à quelqu'un afin de l'inciter à faire quelque chose, l'aguicher, le séduire.
Le mot pourrait être originaire du catalan, il est beaucoup employé du côté de Valence.
Etymologiquement on peut penser au grec "bromè" (nourriture) ou plus probablement "bromos" (puanteur) car la préparation est nécessairement très fortement odorante.
 
Peuvent entrer dans la composition : pain dur trempé, fromage (camenbert) avancé voire pourri, tripes de poisson, sardines écrasées, le tout bien fermenté.
Tout ce qui attire le poisson.

 

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C
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cabassette

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cacamonie : décalcomanie

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cagaillon

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cagôn : peureux

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cailla : "tais-toi"

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calamar

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calbo : chauve

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calbotte

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caldero

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carrico

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cassouela

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castigo

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catcharo

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catorra

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chapé !

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chichengomme : chewing-gum

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chiffon de parterre : serpillère

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choucha : mèche de cheveux

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claro

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cogno !

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cojones

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corre y busca

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cotchino : sale

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couco

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coulcousit

 

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D
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dalé !

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date cuenta

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déjate de lios

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désaboutonner : déboutonner

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desgatchao

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destroussôn : qui casse tout

 

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E
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empatcho

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escapa

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espavilâo

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estorbo : gêneur, toujours au milieu

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estropajo

 

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F
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fango : Terre glaise ou boue (de l'espagnol)

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fatcha

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fayo

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féo

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figa

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fotbal

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fouguera

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fotré

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foulano

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fuera lios

 

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G
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gaïone ou gaïona

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gambero

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gana

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gandoul

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golosso

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gorra

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guapo

 

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H
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hahch'ma

 

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I

 
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J
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jallouyo

bullet

jaléo

bullet

joér !

 

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K
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kémia

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kif-kif

 

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L
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lagagna : saleté au coin de l'oeil

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lastima

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létché !

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lévier : évier

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longanisse

 

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M
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maboul

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magnana

bullet

mala barraca

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mala foya

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mala sombra

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marrano

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mé cago !

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méné-méné : promener

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mira !

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mocosso : nez qui coule

 

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N
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néné

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niora

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novio

 

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O
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ojoala !

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otro

 

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P
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paliqué

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palissa : raclée, correction

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pantcha

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patchora

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péléa

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pélé y mélé

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pésaombré

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pidémia

bullet

pijo

bullet

pillo : coquin, espiègle

bullet

pirouli

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pitcha

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ploudja : pluie

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pougnéta : purée !

 

bullet

Q
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quémao : brûlé

 

bullet

R
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rempouchone

 

bullet

S
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sofoco

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sousto : peur

 

bullet

T
bullet

taillo

bullet

tchalé

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tchanclettes

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tcharco : flaque

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tché !

bullet

tchillôn

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tchismés

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tchichoté : bosse

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tchotcho

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tchoumbo

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tio

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tontéria : bétise

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tonto

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tordre : essorer (la serpillère)

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torpe

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trago : gorgée

 

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U

 
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V
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verguenza :honte

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vinga

 

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W

 
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X

 
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Y
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ya

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yasta !

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yé-yés : chaussures (quand on parle aux enfants)

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yoronne : pleureur

 

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Z
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zoubi

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Des phrases

INFLUENCE DE  L’ESPAGNOL DANS  LE  FRANÇAIS
DES HISPANOPHONES ORANIENS

Nous savions déjà combien la pratique du bilinguisme avait eu pour conséquence la disparition de certains mots de vocabulaire espagnols au profit de mots français.
Ainsi donc on entendait dire : el trottoir, el buffet, el évier, la brouetta, el poteau, sans oublier, las carrotas, las prunas etc...
Par ailleurs le français des hispanophones aussi subissait l’influence de la langue espagnole.
Utilisation fréquente d’hispanismes. Ces expressions espagnoles toutes faites  que certains traduisaient, mot à mot dans leur tête, en français, que tous comprenaient très bien mais qui souvent étaient inintelligibles pour les non-hispanophones.
Attention ! Tous ne s’exprimaient pas ainsi. Cette imbrication des deux langues est un phénomène surtout observé chez les hispanophones nés avant les années 30.
C’était le cas dans les foyers où l’analphabétisme sévissait encore et où la présence de grands-parents exclusivement hispanophones,  la vie en communauté dans les patios, l’ambiance espagnole durablement  sauvegardée dans les rues des faubourgs, imprégnaient fortement le discours populaire.
C’était aussi le cas  des familles où on avait peu fréquenté l’école, parce qu’il y avait eu urgence à se mettre au travail très jeune pour aider les parents à «  faire bouillir la marmite ».

 Les générations nées entre 1930 et 1940 étaient moins affectées par ces erreurs de langage. Progression de l’usage du français grâce à la poursuite des études et disparition des vieilles générations, ne parlant exclusivement que la langue espagnole.

Ceux nées après 1940, parvenaient  aisément à éviter  ces incorrections, encore que certaines expressions avaient encore la vie dure et résistaient.
Parmi la génération en voie d’extinction, certains continuent encore de nos jours, en 2003, à utiliser, quarante ans après, ces expressions incorrectes, marquées du sceau espagnol.
Ceci contribue à ce que jeunes et anciens se souviennent toujours de ces  expressions si savoureuses.
Nous avons tous en mémoire l’œuvre de Gilbert Espinal, « el patio de Angustias »( ORAN –1958) qui nous a tant fait rire. Mais la caricature est ici une recherche permanente, de tous les instants, pour amuser un public lecteur, en forçant constamment  le trait.
Si les exemples ici choisis pour illustrer cette façon de parler  bien particulière à l’Oranie,  prêtent souvent à sourire, ne perdons jamais de vue cette interrogation : « Serions-nous en mesure de mieux faire dans la langue espagnole ? »
C’est donc en pensant à la génération de mes parents, à de nombreux amis de faubourgs que je m’autoriserai à souligner ces phénomènes de langue.
J’énoncerai donc, tout d’abord, la phrase avec ses particularités. Je donnerai, entre parenthèses, le sens désiré par l’interlocuteur et pour finir,  j’écrirai la phrase espagnole d’inspiration.
Voici donc quelques exemples de notre chère prose :
I) La jeunesse, les études, les jeux
-Ce prof aime s’entourer de quelques « tchoupons ». Je ne l’aime pas. ( Des fayots). Ce mot vient du verbe « chupar », sucer. Ce sont donc des suceurs. Son chupones.
- Le maître nous a « calés » en train de copier l’un sur l’autre.( Il nous a surpris, il a deviné nos intentions) – El maestro nos ha calado.
-         Mon père m’a dit : «  A voir si » tu obtiens un bon bulletin ce mois-ci ! (Nous verrons si….). A ver si….
-         Comme j’ai bien travaillé en classe, mon parrain m’a acheté un vélo de course «  plus joli ! »( Très joli). Más bonito !
-         En l’absence des parents, nous étions« ni plus tranquilles ! »(Bien tranquilles !) Ni más tranquilos
-          Je « ne peux plus » avec ces gosses, ils ne m’obéissent plus ! ( Je n’en viens plus à bout). Ya no puedo más con estos críos.
-         Dis Jeannot, tu ne vas pas me dire que cet imbécile de Pierrot  « il te peut », à toi ! ( Il est plus fort que toi). Te puede a ti.
-         Je me suis fâché avec René, parce qu’il « se le croit trop ! » ( C’est un orgueilleux !). Se lo cree mucho !
-         Le petit voisin c’est « un cahouète », il a dit à tout le monde qu’il m’avait vu avec des garçons au jardin public. « Total que » mon père il ne me laisse plus sortir seule.(C’est un rapporteur…Conclusion, mon père ne me laisse plus…Alcahuete est un mot espagnol emprunté au vocabulaire arabe « al-qawwad »,l’entremetteur ou le rapporteur. Certains disaient cahuete , débarrassé de l’ancien article arabe « al ». Nous avons aussi le verbe « alcahuetear »,servir d’alcahuete.) Es un alcahuete…Total que mi padre ya no me deja salir sola.
-         Mon fils ! Ce copain a abandonné ses études et toi tu as un examen en fin d’année. Alors, « lâche-lui du fil ! ».( Prends un peu tes distances avec lui !)Déjale hilo !On disait aussi dans le même esprit « Déjale hilo a la bilocha » ( la birlocha) ( lâche du fil au cerf-volant… pour qu’il s’éloigne)
-         Je suis  contrariée. Ce matin le lait « s’est coupé » et mes enfants sont allés à l’école sans prendre leur petit déjeuner( Le lait a tourné). Se ha cortado la leche !
-         Tu as vu la Marie Jeanne qui disait tellement de bien de son fils. Eh bien ! Il « a fait tchoufa » à son examen. (Il s’est couvert de ridicule, il a échoué). « Chufa »c’est une farce, une plaisanterie.
-         «  Ma fille ! » Tu te rends compte !) Le curé veut qu’on paye les cierges de la procession des communiants, et à quel prix ? Surtout qu’après il les reprend aux enfants «  Ah ça oui que non ! » (Absolument pas question !). Hija mía ! …….Eso sí que no !
-          Cette gamine, elle « est faite une bonne saeta » !( C’est une bonne maline, elle sait bien manœuvrer). Le mot saeta désigne une flèche. Está hecha una buena saeta.
-         Ma fille « me donne le martyre pour » aller au cirque( Elle m’ennuie beaucoup parce qu’elle veut….). Me está dando martirio porque quiere…
-         Celle-là qu’est-ce qu’elle aime « lui donner à la patte » ! (Elle est toujours en promenade.) Lo que le gusta darle a la pata.
-         Huy mon fils ! Va « oucher les poules » qui sont en train de manger les tomates du jardin.( Va chasser les poules…) Ve a oxear las gallinas !
-         Paulo ne fait que « me chercher », à la fin il va « me trouver » et je vais « le gonfler ». ( Il ne cesse de me provoquer, il va trouver à qui parler, et je vais le battre). Me está buscando, me va a encontrar y lo voy a hinchar.
-         Pour la bagarre, celui-là c’est un «  pignol ». Il n’y a personne qui « lui peut ! »( C’est un os ! Personne n’est plus fort que lui !. Un « pinyol » est un noyau de fruit en valencien« Un hueso » en castillan). No hay quien le pueda !
-         Ce joueur c’est un « tchambón». Il a marqué un but « de carambola ». (Il a réussi par hasard. Il a marqué un but par ricochet).
-         Le dernier match du Sporting (SCBA) contre La Marsa ( Mers-el-kébir), c’était un match pala. La Marsa avait besoin de points pour éviter la relégation. ( Un match arrangé, combine). Cela vient de l’expression « Meter la pala », tromper avec dissimulation.)
-         Ce nouveau joueur, c’est « un tchancla » ! Il n’a pas sa place dans cette équipe.( C’est un mauvais joueur. «  La chancla » désigne une savate.)
-         Quand on a appris la défaite de notre club et surtout le score sévère, 4à0, nous sommes restés « vilains ».( Tout pantois !) . Nos quedamos feos.
-         Ce junior, ce sera le meilleur joueur de l’équipe dans un an. « Aouá ! » ( Accentuez sur le dernier « a ». Jamais de la vie !) Aguá !
-         Ne joue pas au football avec les « espargatés» toutes neuves, que je ne vais pas t’en acheter une autre paire la semaine prochaine !  (Les espadrilles). Le mot «espargates » est aussi une création oranienne, formée à partir des mots castillans « alpargates » et « esparteñas », deux genres d’espadrilles
-         « Tché néné ! » Va jouer plus loin avec ton ballon que j’ai le gosse qui dort ! ( Dis petit !)  Che nene !
-         Toi, le gardien, méfie-toi de cet attaquant, que c’est « un zocato » dangereux !( Un gaucher) Es un zocato. Dans la péninsule on utilise plutôt le terme de « zurdo ».
-         Attention calamar! « Pour voir si »  tu me blesses!( Tu risques de me blesser !) Para ver si me lesionas !( Mots prononcés par un joueur de foot de la JSSE d’Oran s’en prenant violemment à un joueur de couleur Guadeloupéen du SCBA.)
-         « Ojalá » que le temps s’arrange un peu et qu’on puisse faire notre match de foot.( Dieu veuille !) Ce mot espagnol vient de l’arabe « Inch’Allah ! » avec le même sens.
-         Le Pierrot ? Plus « boloso » que lui tu meurs !( Plus menteur que lui tu meurs ! Adjectif purement Oranien formé sur le nom familier «  una bola », un mensonge.)!
-         Je suis « tchalé » de la fille de l’épicier. ( J’en suis follement amoureux !)Estoy chalado ! Du verbe chalarse, être très épris) !
-         Dès que mon fils entend le marchand de « calentica », il me donne une « matchaca ».( « calentica » mot Oranien désignant un genre de flan à la farine de pois chiches. En espagnol cela veut dire   « Toute chaude ! ». C’était ce que criait le vendeur pour attirer les clients. « Dar machaca », quelle scie !) Me da una machaca !
-         Le Lucien, il lui a acheté une bague à sa fiancée qui a dû lui coûter « les yeux de la tête » ! ( Une bague excessivement chère !) Le habrá costado los ojos de la cara.
-         Viens, mon fils ! Je vais te laver avec l’ »estropajo » et t’enlever cette « roña »que tu as aux coudes et aux genoux ! ( estropajo, espèce de lavette en alfa battu au maillet. Roña, saleté, crasse.)
-         Dis! Je ne comprends pas le jeune Michel, avec ses « quinze ans qu’il a » et il partage ses jeux avec les filles. Celui-là c’est « un faldeta !» ( Avec quinze ans d’âge…..C’est un efféminé !mot « falda », jupe) Con los quince años que tiene ! Es un faldeta !
-         Hier, il y avait « un de ces guirigayes » chez la voisine ( une agitation confuse) ! Figure-toi que le Jeannot a été reçu au brevet des collèges.Tenían un guirigay.
-         Quelle « zaragatera » cette Juliette ! « Vinga » parler et « Vinga » rire avec ses copines, sous ma fenêtre, pendant la sieste. ( Très bruyante, à l’origine de tumulte. Cet adjectif vient du nom « una  zaragata », une dispute, un chahut) . Vas-y que je te parle, vas-y que je te ris).Qué zaragatera esa Juliette !Venga hablar y venga reír !
-         Mon fils a été très désagréable et effronté ce matin. Quand mon mari est arrivé, il lui a donné un bon « espolsón », bien mérité (Du verbe valencien« espolsar »,secouer quelqu’un.) Le dio un buen espolsón, bien merecido !

Ma nièce est très belle, mais elle n’a « aucune sortie ». Si tu savais à quel point elle est « courte. »( Elle ne prend aucune initiative, elle manque de répartie…..Elle est timide.) No tiene ninguna salida ! Es muy corta ! On disait en plaisantant : «  Es más corta que las mangas de un chaleco ! » Or les gilets espagnols n’ont pas de manches ! Jeu de mots fondé sur les deux sens du mot « corta » (courte- timide)

-         L’autre jour, un agent de police nous a surpris en train de voler des grenades dans le jardin voisin. Il a attrapé le plus petit de la bande et nous, les grands, « uña ! ».( Nous nous sommes enfuis !). Uña vient de l’expression « huir a uña de caballo », s’enfuir à toute vitesse. «  Uña » désigne l’ongle, la griffe, mais aussi le sabot du cheval).

-Tu te souviens du Paulo et de la Marie- Louise qui étaient si amoureux. Eh  bien ! Il est parti faire son service et au bout de deux mois, il « a laissé de lui écrire ».( Il a cessé de…). Ha dejado de escribirle . Ici on sait que « dejar » se traduit par« laisser » mais on oublie que « dejar de » signifie « cesser de ». Confusion !

-Ce gamin, c’est son grand-père «  cagué » ( craché). Es su abuelo cagao !  participe passé du verbe « cagar », se soulager.
« Quitte-toi »la veste » et « mets-toi » le manteau!( Retire ta veste et mets ton manteau). Quítate la chaqueta y ponte el abrigo !
-Mon fils me fait des « pamplinas »( des cajoleries) pour me « sortir » (soutirer ) de l’argent. Para sacarme dinero.

-Le petit de la voisine, il est toute la sainte journée dans les jupes de sa mère en train de pleurer. C’est un petit « gatchón » ( c’est un enfant gâté). Es un gachón.

-         Mes petits enfants se sont tellement amusés toute la sainte journée que dès qu’on les a mis au lit, ils « sont restés rôtis ». ( Epuisés de sommeil). Se han quedado rostíos. (  Participe passé formé à partir du verbe valencien, rostir, rôtir. C’était aussi un mot archaïque castillan)
-         Celui-là, c’est « le solaje » de chez lui (  mot exclusivement andalou désignant la lie d’un liquide). Tu as vu comment « il est sorti, tout encanijao »? (Tu as vu sa constitution ? Tout souffreteux !) Es el solaje…….has visto como ha salido, todo encanijado ?

- Je ne veux plus jouer aux billes avec eux, ce sont des « tramposos ». (Des tricheurs). De l’expression « hacer trampas »( procéder à des tricheries)

-    Je ne suis pas resté longtemps dans cette surprise partie. Il n’y avait que des « mocosos ». ( Des morveux). Muchos mocosos

-    Ton cousin Emilico, c’est « un manta » ! Chaque fois qu’il y a une bagarre, il reste à l’écart. ( C’est un peureux !). Le mot « manta » signifiant une couverture. Idée ici de se cacher sous les couvertures.

-    « Yastá! » Il recommence à nous embêter ! ( Ça y est !). Ya está !

-   Quel « frangollero » tu es fait ! ( Un bâcleur). Tu ne peux pas t’appliquer un peu ! Qué frangollero eres, leche !

-   Ton copain est un « falso » de première catégorie, je m’en méfie !  (Un faux jeton, un hypocrite). Este es más falso que Judas.

-Quelle «  mala pata » il a mon fils ! ( Quelle poisse !) Il a bien travaillé toute l’année et il a échoué à l’oral de son examen. Qué mala pata tiene mi hijo !

 

II)  DANS  LE PATIO -DANS LA RUE

 
-Ma voisine me l’avait bien dit, mais moi « je n’étais pas tombé » !  (Je n’avais pas compris ou pas fait le rapprochement ). Yo no había caído.
-« Ma fille ! » J’avais fait un riz au lait, que mon mari aime tellement, et le « goloso de mon fils, il se l’est pas mangé » en entier, en revenant de l’école!( Dis donc ! …. Et mon gourmand de fils, l’a entièrement mangé). Hija mía !…. El goloso de mi hijo, pues no se lo ha comido enteramente !
-         Quand mon mari rentrera ce soir, « pos on a le souper ! » ( Eh  bien !  Le souper va être très agité). Pues ya tenemos la cena !
-         Mon père, « il était que le diable l’emportait. » ( Il était très en colère !).Estaba que se lo llevaba el demonio.
-         « Mets-moi » un petit café « que c’est l’heure » de retourner au travail!( Sers-moi …. car il va être l’heure …..). Ponme un cafecico que ya es hora de ….)
-          « Donne-lui de la corde » au réveil et « mets-le qu’il sonne » à 6 heures du matin.( Remonte le réveil et règle la sonnerie pour 6 heures du matin). Dale cuerda …… yponlo que toque a las seis…
-         La « tía Juana », c’est une bonne « alcahueta ». Elle est en train d’arranger le mariage de sa nièce Hermine avec le fils du boulanger, que c’est un vieux garçon. ( La mère Jeanne  est une bonne entremetteuse. C’est le féminin de alcahuete). « La tía Juana es una buena alcahueta » La plus célèbre des« alcahuetas » espagnoles  est la fameuse protagoniste d’un roman célèbre du Moyen-Age, La Celestina .
    Tout Oranien a en mémoire ce dicton populaire :
-         «  En Gambetta, la que no es puta es alcahueta »
    ( Celle qui n’est pas ‘pute’ est entremetteuse.)
-         Dicton qui ne s’appuie sur aucune réalité. Nous avions à Bel-Abbès un faubourg Gambetta et nous le disions aussi. Seulement le nom de ce personnage de l’histoire de France et ses consonances, se prêtaient à merveille pour rimer avec « puta »et « alcahueta ».
-         La fille de l’épicier a eu un garçon. « Ils lui ont mis » José comme son grand-père. ( Ils l’ont prénommé…). Le han puesto José….
-         Celle- là, elle s’appelle López, comme moi, mais « elle ne me touche rien. » (Elle n’a aucun lien de parenté avec moi). No me toca nada !
-         Tu ne sais pas la dernière ? Hier soir, à José Marie, «  il lui est tombé le gros lot à la rifa. » Il a gagné un service de table completSi tu avais vu safemme, que je ne peux pas la  voir « ni peinte dans un cadre », comment elle se pavanait devant tout le monde.( Il a gagné le gros lot à la tombola des baraques foraines. Je ne peux pas la voir en peinture ! ) Le ha caído el premio gordo a la rifa..No la puedo ver ni pintada en un cuadro.
-         Ma fille a fait un bon mariage. Mon gendre c’est «  un morceau de pain. » ( C’est une bonne pâte)Es un pedazo de pan.
-         Tout ce que vous me dites là, il y a longtemps que je le sais. Mais « vous ne savez pas de la messe la moitié. »( Vous êtes loin de tout savoir). No sabe usted de la misa la mitad.
-         Ce maçon, il a monté ce mur « a la babalá ! » ( Expression très valencienne signifiant, à tort et à travers. Certains disaient  à la bobalá.)
-         J’ai appris que la Marinette, elle est en train de m’arracher la peau par derrière. « Laisse qu’elle » vienne me demander quelquechose !(……Attends un peu qu’elle vienne). …… Deja que venga….
-         Cette année on va « faire la Mona » avec les parents de mon fiancé. (Célébrer le lundi de Pâques. Le mot Mona désigne le gâteau de Pâques ramené par l’émigration espagnole de la région de Valence et d’Alicante. Les non-hispanophones l’ont francisé ensuite en « mouna »). Vamos a hacer la Mona !
-         Tu as vu « la sortie » de la Henriette. Elle prétend que son mari, il va passer chef de chantier. « Et à moi quoi ! » ( Tu as vu la réflexion d’Henriette…. Qu’est-ce que ça peut bien me faire ?) Has visto la salida…..Y a mi qué !
-         Elle ne fait que parler de son gendre qui « gagne l’argent à poignées » et que sa fille ne pouvait pas mieux tomber. « Et à moi  qu’est-ce que ça me donne ? » (….Son gendre qui gagne beaucoup d’argent…cela me laisse indifférente !)  Su yerno que gana dinero a puñados….Y a mí que se me da?
-         A moi, on ne me « la met pas comme ça ! » ( On ne me trompe pas facilement). No me la meten así !
-         Ce matin mon mari « s’est vu noir » pour mettre en marche la voiture. ( Il a éprouvé d’énormes difficultés). Se ha visto negro !
-  Au menu ce soir : deux œufs frits(deux œufs sur le plat) et de la longanisse ( de la saucisse rouge). Un par de huevos fritos y longaniza.
- Le mari de la Georgette, il « s’est pris un sofoco» de son patron. Il l’a « mis vert » paraît-il et il va « lui baisser le mois. »( Il a subi un affront de son patron. Il l’a repris durement  paraît-il et il va revoir à la baisse son salaire.) Ha recibido un sofoco. Lo ha puesto verde y le va a bajar el sueldo.
-         Avec l’état de santé de son mari, elle a passé les « Pilippines »( de très mauvais moments, à l’image des troupes espagnoles durant la guerre des Philippines). Ha pasado las Filipinas !
-         La femme du forgeron, « elle a trop de vent » depuis qu’elle a une voiture. Mais si c’est « une tartana ! » (Elle fanfaronne. Mais ce n’est qu’un tacot !).Tiene mucho vientoPero si es una tartana ! ( vieille voiture hippomobile, démodée)
-         Ma fille ! Hier on s’est donné une « panzá  de tchumbos » et aujourd’hui « pos » on est tous constipés ! ( Une ventrée de figues de barbarie et aujourd’hui eh  Bien ! Nous sommes tous constipés !) Una panzada de chumbos y hoy pues estamos todos estreñidos.)
-         « Andá ! » ( laissez tomber la voix sur le dernier « a »). La voisine a les gendarmes chez elle. Son fils a volé des abricots dans un jardin. (Oh ! La ! La !).Andar, verbe marcher

-A celle-là, je vais lui dire ses quatre vérités ! « Anda » que je vais me gêner ! ( Tu peux être sûre que je vais le faire). Andar, voir ci-dessus.

- Son mari, c’est un « bamba ». C’est elle qui commande à la maison.
( C’est un sot!). Es un bamba. !
-Il a beaucoup de « tchatche ». ( C’est un bavard).  Vient du verbe chacharear, synonyme de charlar.
- Dès qu’il a entendu le premier coup de feu, il s’est mis à courir comme un fou. C’est un « cagón » ! (Mot formé à partir du verbe cagar, chier. Un grand froussard.). On disait aussi « un cagueta »
 Sa fille a voulu épouser un « patico ». Peut-être qu’elle sera heureuse!( Elle a voulu épouser un Métropolitain. Ce mot vient de « pato », canard. On a dit que c’était à cause de leur démarche chaloupée. Définir une ethnie à sa démarche   est très original ! Moi je pencherais davantage  pour l’analogie avec l’accent que nous trouvions nasillard ! ? !.) D’ailleurs lorsque nous voulions les imiter c’était toujours l’accent qui entrait dans la danse et jamais leur démarche. Alors ! ? !
-         Taisez-vous un peu « létché ! ». « Tché quel pito » ils ont ces gosses-là!( Merde ! Dis donc quelle voix perçante ! Un pito est une flûte au son très aigu.)Leche ! Che qué pito tienen  estos mañacos!)
-         Hier c’était « la rebolica » dans la rue. A cause d’un petit béguin, les deux jeunes filles se sont prises par les cheveux, les deux familles sont sorties dans la rue et elles « se sont dit de tout ».  (C’était l’émeute ! Elles se sont copieusement injuriées).  Le mot rebolica  est une création Oranienne composée à partir du mot valencienembolic (une grosse embrouille) et du mot castillan revolución ( révolution).Se armó una rebolica y se dijeron de todo.
-  Toute la rue est dans le noir ! Ce sont deux petits voyous qui ont cassé les ampoules à « estacazos ». ( A coup de lance-pierresCe mot est formé du nom« stac » que certains appelés « estac » avec le suffixe espagnol « azo » qui signifie « un coup de… ». Il vient probablement de « una estaca » signifiant un bâton, un pieu. En effet « stac» n’était employé qu’en Oranie exclusivement et pas dans l’Algérois.

- Déjà deux heures que je l’attends ! Quelle « patchorra » elle a celle-là!( Quelle nonchalance !) Qué pachorra tiene esa !

- « Hala ! Hala ! » Qu’on nous attend pour déjeuner!( Allez ! Allez!). Ce mot espagnol vient de l’arabe « yalá ! Par lequel on encourage quelqu’un ou on le presse d’avancer ou d’agir)
-  Celui-là, c’est un « jaï » d’un village. Tu ne vois pas comment il est habillé ? ( Vulgaire, grossier). Origine peut-être valencienne avec « jai » signifiant vieux, ancien, donc démodé.
On disait aussi « jayouel » et « jayullo ».
-        La Jacqueline, elle ne dit plus bonjour à personne dans le faubourg. On dirait que je la vois, quand elle était petiteavec « la caterva » de frères et sœurs dans la rue, tous « lagañosos ».( caterva, mot à la fois castillan et valencien, que l’on retrouve même en italien  et que certains prononçaient, par erreur, catelva, caterba et même caterfa.). Pour qui elle se prend  celle-là? ( La ribambelle de frères et sœurs,  tous avec les yeux chassieux.) Con la caterva de hermanicos, lagañosos todos !
-         Chaque fois que je reviens d’Espagne, je ramène deux ou trois melons « malacara ». ( Melon assez gros, genre ballon de rugby, couleur vert bouteille, à la peau plissée  dans le sens de la longueur, d’aspect peu attirant d’où son nom «  mauvais aspect ». Mais à la chair excellente !)
-         Tu as vu cette sainte- nitouche, les manières qu’elle fait pour parler. On dirait qu’elle a la bouche pleine de « gatchas ». ( Bouillie plus ou moins pâteuse).Las gachas.
-         « Pos vaya ! » On ne peut plus parler espagnol ici ? ( Zut alors !). Pues vaya !
-         Tu as vu, ils ont divorcé ! Aoua ? » ( Accentuer sur le premier « A». Pas possible ?) ». Agua ? (  Dérivé de l’arabe Aioua !)
-         En ce moment les poissonniers  ne vendent que de « l’alatche » du Maroc. ( Grosse sardine peu appréciée. ). La alacha. Curieusement, il y a ici un déplacement de sens, puisque « alacha » en espagnol signifie  anchois, plus petit que la sardine. Pour nous en Oranie l’anchois, c’était « la anchova » ( anchoa).
-        Aujourd’hui avec cette chaleur, je me tiens une « galbana » ! ( Une de ces flemmes !) Tengo una galbana !
-         Tu ne trouves pas que mon petit-fils « lui donne un air » à mon mari ? ( Il ressemble). Le da un aire a mi marido.
-          Cette Antoinette, elle dit du mal de moi derrière mon dos. Elle a une « langue d’hache ».  ( Une langue de vipère). Tiene una lengua de hacha !
-         C’est un grossier personnage ! Chaque fois qu’il ouvre la bouche, « il renverse une charrette ». ( Il tient des propos très désobligeants et vexants qui dérangent).Cada vez que abre la boca, vuelca un carro.
-         Cette poule est bien triste. Je crois qu’elle a « la pépite ». (Elle a la pépie, une adhérence blanchâtre sur la langue qui l’empêche de manger). Esa gallina tiene la pepita !
-         Cette semaine, on ne peut pas aller à la plage parce que mon mari « il est  de bureau » dimanche dans son entreprise( Il doit assurer un service de bureau)Está de oficina.
-         Aujourd’hui, on a travaillé comme des « noirs » ! On « s’est jeté » douze heures de maçonnerie ! ( Nous avons travaillé comme des esclaves ! On s’est tapé douze heures ….). Hemos trabajado como negros ! Nos hemos tirado doce horas …..)
-         «  Hier soir, Luis, le mari d’Antoinette « il se tenait une boufa » » ! Il  « a donné  un trompezón » avec la perche de l’étendoir et « il s’est pris un zamarrazo »,qu’il s’est moitié tué.
-         ( Il était saoul….Il a trébuché …..Il s’est ramassé une superbe pelle ! ). Llevaba una bufa ! Se dió un tropezón y se metió un zamarrazo que se medio mató.
-        Le mot « zamarra » désigne une peau de mouton, qui sert parfois  de descente de lit. Avec le suffixe « azo » ajouté (= un coup de ), …ce mot a pris le sens de s’étaler de tout son long, une chute spectaculaire.
-         Tu as vu le mari de Ernestine ? Avec cette barbe négligéemal habillé, quelle « facha il se tient » ? ( Quelle allure,  quel aspect il a !). Que facha tiene !
-        Avec la Marinette, on ne  peut pas parler ! Il faut voir «  le gallo  qu’elle a » cette femme! .( Elle est trop orgueilleuse !). Tiene mucho gallo.
-         Tu as vu le « mala sombra » du Juan ! Il s’est mis à donner des coups de marteau à l’heure de la sieste ! ( Personne antipathique). Tener mala sombra,être antipathique.
-         A celui-là, personne ne lui parle dans la rueIl fait toujours
-         « rancho aparte ». ( Il fait toujours bande à part.) Hace siempre rancho aparte.
-         Je ne veux  pas parler affaire avec Alfred ! C’est un grand « lioso » ( Celui qui embrouille les situations pour mieux en tirer partie). Cet adjectif  vient du mot « un lío », un imbroglio ou mensonge.
-         Cet homme-là, c’est un « gorrón » ! Il a des amis partout et il en profite au maximum ! (Un parasite, un profiteur, mot  relatif à l’expression « de gorra », sans bourse délier. A Bel- Abbès,  on connaissait, comme le loup blanc, une personne surnommée « TGG », Très Grand Gorrón.)
-         C’est difficile d’entamer une conversation avec Emilienne. Elle veut toujours « sortir avec la sienne ». (Elle veut toujours avoir raison). Siempre quiere salirse con la suya.
-         Dès que mon mari a  la moindre histoire au bureau, quand il rentre à la maison « il la paye avec moi ». ( Il s’en prend à moi ! C’est moi qui paie les pots cassés !) La paga conmigo !
-         Tu dis que celui-là, il n’arrête pas de parler !  Pos c’est de ta faute parce que « tu lui donnes trop de corde. » ( Tu le flattes en évoquant des sujets qui lui sont chers !) Le das mucha cuerda !
-         J’ai remarqué que depuis quelque temps, elle « est de hocico».  (Elle fait la gueule, elle boude ! Hocico désigne le museau des animaux). Está de hocico !
-         Hoy !Hoy ! hoy ! La Joséphine, elle sortait du four de chez Pépico Ferrer en cachant  ses monas sous un drap. La pauvre ! Elles étaient toutes« tchafées » ! ( Du verbe "chafar", écraser, aplatir. Complètement aplaties !) . Las monas salieron chafadas !
-         Jacqueline est bien malheureuse avec « le gandoul » de son mari   (le fainéant). Elle ne peut même pas acheter des souliers aux enfants pour la rentrée des classes et lui «  ni plus campante »  (Très content de lui, satisfait) en train de jouer aux cartes au bar de chez Rafaelico. Es un gandúl ! Ni más campante, jugando a las cartas en ca Rafaelico.
-         Tu me dis qu’elle a beaucoup de goût pour  son intérieur. Moi, je trouve qu’elle a trop de « tchismes » sur les meubles (Des bibelots). Tiene muchos chismes.
-         Je lui ai fait signe de se taire et lui, « Dale ! Que dale ! ( Ce n’est pas fini ! Encore  et encore!)
  -L’autre jour ce garçon m’a invitée à danser et maintenant, dès qu’il me voit  dans la rue, il vient vers moi. Quel « sobón » celui-là ! ( collant, agaçant)
-         L’autre jour nous sommes allés à une réunion. On était « quatre chats pelés !» ( Nous étions quatre pelés et un tondu !). Estábamos cuatro gatos pelados !
-        Maintenant pour un oui ou pour un non, on est toujours chez le médecin avec les enfants. Avant « on leur  donnait un lavativa »  (On leur faisait un lavement ) et ils allaient mieux tout de suite.
-        « Arsá »!( Laissez tomber la voix sur le dernier « a ». Exclamation marquant l’émerveillement, Ho ! là ! Là !)Tu as vu la robe qu’elle s’est achetéé . Alzá ! Qué vestido se ha comprado !
La Marie Louise qui était partie à Saïda, il ya quelques années, elle est revenue voir sa mère . Si tu voyais le « pélajé » qu’elle a !( Si tu voyais son aspect, son look !) Si vieras el pelaje que lleva ! 
 
   Cette étude du  français des hispanophones Oraniens n’est pas  bien sûr exhaustive. Certaines expressions familières n’ont pas été retenues parce que je n’en ai pas trouvé les références dans la langue castillane ,dans la langue valencienne et autres expressions régionales espagnoles

 

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