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L'Echo d'Oran était le journal lu par les Kébiriens
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"L'Echo d'Oran" fut le journal le plus important(1844-1963)
C'est le plus ancien et le plus diffusé : 80 000 exemplaires en 1936, 93 500 en 1938 et 120 000 dans les années 60. Il cessera d'exister en 1963.
Fondé en 1844 - le numéro 0 est du samedi 5 octobre 1844 - par Adolphe Perrier, un imprimeur lorrain banni par Louis-Philippe pour avoir exprimé des sentiments trop républicains, ce journal paraissait tous les samedis et se qualifiait "d'organe d'annonces judiciaires, administratives et commerciales" .
Il affiche entre les deux guerres les opinions d'une droite modérée.
A partir de 1945, il est dirigé par Pierre Laffont, arrière petit-fils du
fondateur. Né en 1913, député en 1958, c'est un libéral modéré.
Témoignage de Pierre Laffont , représentant de la quatrième génération d'une même famille, dirigea L'Echo d'Oran de 1945 à 1963, un journal fondé en 1844,par un son aïeul, un déporté politique.
Extrait de L'expiation, Pion éd. 1968. page 144 agonie d'Oran, tome 2
-Dimanche 1 er juillet Je suis inscrit dans un petit village à quinze kilomètres d'Oran, Misserghin, où nous avons une propriété. En cette journée de référendum, nous voici donc de bonne heure sur la route, mon beau-frère et moi. D'habitude si fréquentée, cette route est aujourd'hui déserte. A Misserghin, un barrage interdit l'entrée du village. Les militaires FLN, en tenue, le gardent. Nous avançons prudemment «On ne passe pas! C'est interdit. -Mais nous venons voter !» Ces paroles jettent le plus grand trouble. Finalement on soulève la barrière et nous arrivons sur la place de la mairie, envahie de burnous blancs: pas un seul Européen. Environ deux cents Musulmans font la queue pour voter. Nous nous mettons à la suite, attendant notre tour. Nous n'y sommes pas depuis une minute qu'un délégué du FLN vient nous chercher pour nous faire passer devant tous les autres. Colonialisme pas (encore) mort. ...Nous appréhendons le retour en ville... mais nous retrouvons Oran très calme. Dans les quartiers européens il n'y a pratiquement personne. Chacun attend derrière ses volets de voir ce, qui se passe. Vers midi, devant le calme, les Français commenceront à sortir, mais ils hésiteront encore à aller voter.
-Jeudi 5 juillet Les premiers jours de l'Algérie algérienne sont des jours de fête. Chacun, Européen et Musulman, savoure la paix retrouvée. Peu à peu les Français reprennent confiance. Le spectre de l'affrontement des communautés s'éloigne. La fête officielle de l'Indépendance est fixée au 5 juillet. Pendant cinq jours, désoeuvrés, les gens boivent, s'excitent. Brusquement, au matin du 5, vers 11 heures, des coups de feu éclatent à Oran: la chasse à l'Européen commence. Dans toutes les rues du centre-ville, hommes, femmes, enfants sont tués ou enlevés. Situé près de la mairie, l'immeuble de notre journal sert de refuge aux Européens. Dans le hall aux lourdes colonnes, la foule est affolée et pleure.
. La terreur dure jusqu'à 17 heures, c'est-à-dire jusqu'à ce que l'armée française -à la demande des dirigeants du FLN -sorte des casernes. Quant aux «gendarmes rouges» et CRS, dont la vue seule suffisait à mettre en transe les Oranais, ils passent en quelques instants de l'état de bourreaux à celui de sauveurs.
Le quotidien microfilmé est consultable en Bibliothèque d'étude à la B.N.F pour la période de 1843 - 1963.
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