Cinema

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Récit de Jeannot

La séance

Les films de l'époque

 

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Récit de notre ami Jeannot :

c'est un grand bonheur que de raconter LE CINEMA de Monsieur Colongeon avec le projectionniste Kadour.

Je me souviens que le signal pour annoncer que la séance allait commencer c'était "La danse du sabre". A ce moment, tous ceux qui étaient restés dehors pour "finir la cigarette" rentraient. Et là, c'était la grande Aventure.

D'abord les Actualités qui quelques fois dataient de plusieurs mois en arrière, puis des dessins animés ou un court métrage. L'entr'acte pour permettre aux uns d'aller fumer et aux autres de satisfaire un besoin naturel . Pour certains (ou les mêmes) il y avait la possibilité d'acheter des esquimaux glacés ou des bonbons.

Et le film commençait avec tout ce qu'il y avait de folklorique, de rires, de larmes et de commentaires, à haute voix, sur les acteurs et les scènes. Le fin du fin, c'était quand Kadour était ...... pardon Kader, il ne faut peut être pas le dire .... un peu beaucoup .... éméché en français (boratcho en espagnol). Je vous avoue qu'il fallait une bonne dose d'imagination pour tout recadrer parce que Kadour mélangeait les bobines et nous passait la 5 après la 2, suivie de la 4 elle même suivie de la 3 et ainsi de suite. Je ne vous dit pas le chahut dans le cinéma. Les "remboursez" de Nicole fusaient de partout et Monsieur Colongeon faisait rallumer les lumières pour calmer tout le monde et permettre à Kadour de trouver la suite et remettre tout en ordre.

Autre mésaventure qui se produisaient avec de "grands films récents". Monsieur Argence propriétaire du Century à Oran était gérant (ou quelque chose dans le genre) du cinéma de Mers el-Kébir et profitait qu'un film à grand spectacle passait à Oran pour le programmer à Mers el-Kébir. Avec un décalage d'horaire, il faisait d'une pierre deux coups : Le film commençait au Century et les bobines étaient rapidement transportées au fur et à mesure à Mers el-Kébir. Bien sûr, vous avez deviné que quand il y avait un retard sur la route, le film s'interrompait, faute de bobine suivante. La salle s'allumait et nous attendions quelque fois un quart d'heure avant que la séance reprenne. Çà paraît incroyable mais demandez aux anciens, ils vous confirmeront et peut être en raconteront d'autres.

Je ne m'étendrai pas sur le dimanche après midi où le cinéma a brûlé.... Nous ne nous sommes pas affolé immédiatement parce que l'écran brûlait alors qu'il y avait un incendie dans le film qui était projeté. Mais aussitôt que nous nous en sommes aperçu, çà a été la panique générale. J'étais très jeune et je me rappelle m'être faufilé entre les pieds des fauteuils pour éviter de me faire écraser. Je situerai cette journée vers 1948, 1949. Si quelqu'un a des précisions, je suis preneur.

Cliquez et la séance commence !

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Quelques  films de l'époque

 

Les films de Joselito

Ivanhoé

La Violetera

Les monstres de l'île en feu (le dernier que j'ai vu avec papa)

Kit Carson